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Sommaire

Tableaux


L'imposition complexe du revenu des particuliers

L'impôt sur le revenu est un impôt progressif par foyer fiscal. Il est calculé en tenant compte :
du montant du revenu imposable.
du quotient familial ou nombre de parts. L'avantage en impôt qui résulte de l'application du quotient familial est plafonné pour chaque demi-part.
du barème de l'impôt sur le revenu qui est progressif et auquel s'ajoute le montant de l'imposition des plus-values imposables à un taux proportionnel (26 % depuis le 1er janvier 1998),
des réductions d'impôt. Désormais toutes les réductions d'impôt se calculent après décote éventuelle.
Les contribuables imputent sur le montant de leur impôt leurs avoirs fiscaux. A l'impôt brut, il faut ajouter les prélèvements sociaux spécifiques, la CGS et la CRDS. La CSG est déductible du revenu imposable à concurrence de 5,1 % (3,8 % sur les revenus de remplacement).

1 - Les avantages familiaux revus
Le plafond de l'avantage en impôt résultant de l'application du quotient familial était fixé, dans le cas général et pour chaque demi-part, à 11 060 F pour l'imposition des revenus de 1999. Le projet de loi de finances pour 2001 prévoit un relèvement significafif dans plusieurs cas.

  L'avantage maximal en impôt résultant du quotient familial s'établira à 12 440 F par demi-part pour l'imposition des revenus de 2000 et à 13 020 F (imposition des revenus de 2001). Corrélativement, le montant de l'abattement sur le revenu imposable par enfant marié rattaché sera fixé à 24 880 F (revenus de 2000) et à 26 040 F (revenus de 2001).

Il existe plusieurs autres plafonnements spécifiques :
Pour les célibataires, divorcés ou séparés ayant à leur charge un ou plusieurs enfants et ne vivant pas en concubinage, le plafond de l'avantage fiscal des deux premières demi-parts additionnelles correspondant au premier enfant est fixé à 21 930 F pour l'imposition des revenus de 2000 et à 22 530F pour l'imposition des revenus de 2001 (20 370 F pour l'imposition des revenus de 1999), ce plafond étant augmenté de 12 440 F (revenus de 2000) pour chaque demi-part additionnelle à compter de la troisième. Ce plafonnement est porté à 16 700 F pour la demi part dans le cas d'un plafonnement lié aux invalides, anciens combattants et personnes seules sans enfant à charge dont le dernier enfant est âgé de 26 ans au plus pour l'imposition des revenus de 2000 et 2001 (16 470 F pour l'imposition des revenus de 1999).
Pour les célibataires, divorcés, séparés ou veufs, sans personne à charge mais ayant élevé un ou plusieurs enfants dont le dernier est (ou aurait été) âgé d'au moins 27 ans au 31 décembre de l'année d'imposition, le plafonnement est fixé à 6 220 F pour l'imposition des revenus de 2000 (6 130 F pour les revenus de 1999).
Certains foyers fiscaux bénéficient d'une ou plusieurs demi-parts supplémentaires à la qualité de titulaire de la carte d'ancien combattant ou en raison d'une situation d'invalidité. L'avantage en impôts est plafonné par demi-part à 16 700 F pour l'imposition des revenus de 2000 (16 470 F pour ceux de 1999).

2 - Les revenus salariaux et assimilés

Les plafonds d'imposition liés aux diverses catégories de revenus sont actualisés chaque année.
Salaires : s'interroger sur les frais
Les traitements et salaires constituent la principale catégorie de revenus. A la déduction forfaitaire automatique, il faut parfois préférer la déduction selon les frais réels.
Frais réels
Le contribuable salarié déduira les frais inhérents à sa fonction ou à son emploi pour leur montant réel ou optera pour la déduction forfaitaire de 10 %. Il convient donc d'effectuer quelques calculs pour connaître le choix le plus favorable.Les salariés optant pour les frais réels peuvent déduire leurs frais de trajet en totalité lorsque la distance du domicile au lieu de travail n'excède pas 40 kilomètres ou à concurrence des 40 premiers kilomètres. Celui qui, pour se rendre à son travail, prend chaque jour sa voiture, a la possibilité de déduire ses frais de transport. Cette seule déduction peut justifier l'option pour la déduction des frais réels qui comprend également bien d'autres frais à ne pas oublier (déménagement, documentation...).

  Le total des frais professionnels sera à comparer systématiquement avec l'application des 10 % forfaitaires. Bien souvent, les frais réels sont plus avantageux en cas d'utilisation d'un véhicule pour se rendre au travail.


  Pour l'administration (§ 22 de l'instruction administrative), "conformément à la jurisprudence du Conseil d'Etat, un salarié ne peut déduire que les frais de transport afférents à un seul aller-retour quotidien" sauf circonstances particulières.

 

Pensions
Elles ne doivent pas être déclarées avec les salaires. Elles ne bénéficient pas du même abattement forfaitaire de 10 % mais d'un abattement spécial de 10 % s'appliquant sur chaque pension du foyer, avec un minimum de 2 080 F et un maximum de 20 400 F pour l'ensemble du foyer (revenus de 2000).
Elles bénéficient en plus de l'abattement général de 20 % qui ne peut excéder 144 400 F pour l'ensemble des salaires et pensions perçus en 2000.

Rentes viagères
Il existe deux catégories de rentes viagères. Celles à titre gratuit, reçues sans contrepartie, sont entièrement imposables (après abattements de 10 % et 20 %). Celles reçues en contrepartie de l'aliénation d'un bien ou d'un capital -dite rente viagère à titre onéreux- (rente logement, rente assurance-vie) sont partiellement imposables en fonction de l'âge du bénéficiaire lors de l'entrée en jouissance de la rente (70 % si à la date d'entrée en jouissance, le bénéficiaire était âgé de moins de 50 ans ; 50 % s'il était âgé de 50 à 59 ans inclus ; 40 % s'il était âgé de 60 à 69 ans inclus et 30 % s'il avait 70 ans révolus).

Montant des déductions et abattements
Les montants des déductions et abattements sont compris entre un minimum et un plafond qui s'appliquent pour chaque membre du foyer fiscal.
Les dirigeants de sociétés bénéficient depuis l'imposition des revenus de 1996, de l'alignement total sur le régime des salariés avec la suppression de la discrimination frappant les dirigeants possédant plus de 35 % de leur entreprise.

Seuils significatifs pour les frais et abattements Revenus 2000
Frais professionnels des salariés    
- plafond porté à (77 850 F en 1999) 78 950 F
- minimum de la déduction (2 320 F en 1999) 2 350 F
Frais professionnels des demandeurs d'emploi depuis plus d'un an    
- abattement minimum (5 070 F en 1999) 5 140 F
Abattement de 10 % sur les pensions et rentes viagères à titre gratuit    
- plafond (20 100 F en 1999) 20 400 F
- abattement minimum (2 050 F en 1999) 2 080 F
Abattement de 20 % sur les salaires    
- plafond (711 000 F en 1999) 722 000 F
- abattement maximal de (142 200 F en 1999) 144 400 F
 

3 - Les revenus professionnels non salariés

Les professionnels non salariés, membres des AGA et CGA, bénéficient des mêmes abattements que les salariés. Quant aux gérants majoritaires de SARL et assimilés, ils ont, depuis la loi de finances pour 1997, la possibilité de bénéficier de la déduction forfaitaire pour frais professionnels et des mêmes abattements que les salariés.

Seuils significatifs Revenus 2000
Abattement sur le bénéfice imposable (membres d'une CGA-AGA) (éventuellement PVLT professionnelles) fixé à (711 000 F pour 1999) :    
- 20 % pour la fraction n'excédant pas 722 000 F
Limite de déduction du salaire du conjoint   
- non membre d'un CGA ou d'une AGA 17 000 F
- adhérent d'un CGA ou d'une AGA (36 fois le Smic mensuel) F
Non imputation sur le revenu global des déficits agricoles lorsque les revenus nets d'autres sources excèdent 200 000 F en 1999 prévus 500 000 F

4 - Les revenus mobiliers

L'imposition des plus-values de cession de titres est modifiée et simplifiée depuis le 1er janvier 2000 avec un seuil unique de 50 000 F. Le seuil de cession s'établit à 50 000 F pour 2000 (50 000 F pour 1999). Pour apprécier le seuil de cession, il faut prendre en compte toutes les opérations.

  L'abattement des revenus mobiliers est réservé depuis 1996 aux dividendes d'actions, aux revenus de parts de SARL et aux intérêts des sommes inscrites en comptes bloqués d'associés.

5 - Les revenus fonciers

Le plafond d'imposition sur le revenu global du déficit provenant de dépenses autres que les intérêts d'emprunt est de 70 000 F (ou de 100 000 F dans le cas du dispositif Périssol) pour les revenus fonciers de 2000.
Il existe un régime micro-foncier applicable sur option lorsque le montant des revenus bruts fonciers n'excède pas 60 000 F pour 2000. On applique alors un abattement forfaitaire de 40 %.
Les revenus fonciers, imposables à l'impôt sur le revenu, bénéficient d'une déduction forfaitaire variable selon le cadre de la location.

Réductions applicables aux revenus fonciers Revenus 2000
Taux de la déduction forfaitaire applicable aux revenus fonciers perçus - Cas général 14 %
Déduction sur les revenus de logement ouvrant droit à avantage fiscal - Lois Méhaignerie-Quiles 25 %
Déduction pour les logements anciens bénéficiant de la loi Besson de 1998 25 %
Taux de la déduction pour les immeubles neufs amortis (Dispositifs Périssol et Besson) 6 %

6 - Les plus-values et leurs exonérations

Les seuils d'imposition des plus-values de cession de valeurs mobilières sont aménagés depuis le 1er janvier 2000. Toutefois, le contribuable peut toujours bénéficier, sur demande expresse, du report d'imposition de certaines plus-values.
Les sociétés créées depuis moins de 15 ans peuvent bénéficier du report des plus-values de cessions de titres dont le produit est investi dans les fonds propres de PME et des bons de souscriptions de parts de créateurs d'entreprises (loi de finances pour 1999).

  Les victimes de la tempête peuvent bénéficier d'un plafond majoré qui est spécifique à la survenance de certains événements tels l'invalidité, le décès ou des événements exceptionnels. D'après Paul Richard (La Tribune des Placements 22-09-2000), "Les personnes sinistrées contraintes de vendre des titres pour assurer la réparation des dégâts de la tempête peuvent ainsi bénéficier de la règle de calcul spécifique à tous ces événements exceptionnels. Si toutes les conditions sont remplies, le franchissement du seuil des cessions de s'apprécie pas en fonction des seules ventes de l'année en cours, mais par référence à la moyenne des cessons des années de 1998, 1999 et 2000. Avec à la clef, une éventuelle exonération des plus-values."

7 - Les charges déductibles et abattements

Il y a des charges qui sont déductibles directement des revenus nets catégoriels. Il en est ainsi pour les frais professionnels qui peuvent toujours être retranchés des revenus correspondants. Le législateur a cependant voulu permettre la déduction de certaines charges directement au niveau du revenu global. Il y a là une incitation fiscale certaine, qui est d'autant plus forte, que le revenu global est plus important et frappé par un taux marginal d'imposition élevé.
Néanmoins, les charges déductibles du revenu global restent très nombreuses. L'énumération légale en est limitative. La déduction n'est possible que si les charges ont été payées au cours de l'année de l'imposition et n'ont pas été prises en compte pour la détermination des revenus catégoriels.

Abattement pour le rattachement d'enfants mariés ou chargés de famille
La loi de finances a établi le montant de l'abattement sur le revenu imposable accordé aux parents rattachant à leur foyer fiscal un enfant marié ou chargé de famille. Cet abattement est fixé à 23 360 F pour l'imposition des revenus de 2000 et 24 680 F pour l'imposition des revenus de 2001 (20 480 F pour les revenus de 1999).

  En application de l'article 157-II, 2e du CGI, la déduction des pensions alimentaires versées à des enfants majeurs est limitée au montant de l'abattement prévu en cas de rattachement d'enfants mariés ou chargés de famille au foyer fiscal de leurs parents à 23 360 F pour l'imposition des revenus de 2000 et 24 680 F pour l'imposition des revenus de 2001 (20 480 F pour les revenus de 1999).

Déduction des pertes au capital de société
Le dispositif de déduction du revenu global des pertes au capital des sociétés en cessation de paiement est adouci. Il s'applique aux souscriptions effectuées depuis le 1er janvier 1994. Les règles de détention du capital sont assouplies.

8 - Les réductions d'impôt

Les réductions d'impôt bénéficient à des contribuables fiscalement domiciliés en France, au titre des dépenses et investissements définis par la loi. En principe, ces réductions d'impôt sont égales au produit de la dépense ou de l'investissement effectué (dans la limite d'un plafond défini par le législateur) par un taux fixé dans la loi.
Ces réductions d'impôt s'imputent sur le montant brut de l'impôt progressif, après application de la décote. Elles ne peuvent pas s'imputer sur les impositions proportionnelles ni donner lieu à remboursement ou report.

  Les réductions d'impôt sont très nombreuses. Elles sont classées et présentées par ailleurs. Les réductions liées aux dons ont été élargies et simplifiées depuis l'imposition des revenus de 1999.

Sommes versées à un salarié à domicile
L'emploi d'un salarié à domicile, dans une résidence située en France, permet de bénéficier d'une réduction d'impôt sur le revenu égale à 50 % des dépenses supportées dans une limite annuelle de 45 000 F (90 000 F en cas d'invalidité d'un des membres du foyer). La réduction d'impôt est susceptible d'atteindre 22 500 F par an dans le cas général.

Réductions et crédits d'impôt liés à l'immobilier
Le régime fiscal de l'immobilier a été profondément modifié depuis 1995. Il ne faut pas oublier les intérêts d'emprunts pour l'habitation principale pour des emprunts contractés entre 1994 et 1997.
Les autres réductions et crédits d'impôt concernent les dépenses effectuées dans la résidence principale. Ils ont été profondément modifiés par la réduction du taux de la TVA sur certains travaux à compter du 15 septembre 1999. Un nouveau crédit d'impôt est instauré par le projet de loi de finances pour 2001.

  Le PLF 2001 propose de rendre éligible au crédit d'impôt pour dépenses de gros équipements de l'habitation principale, les équipements de production d'énergie renouvelable qui s'intègrent à une habitation principale acquise neuve ou en l'état futur d'achèvement entre le 1er janvier 2001 et le 31 décembre 2002, ou achevée depuis moins de 2 ans à la date du début de l'exécution des travaux.

Le crédit d'impôt sera égal à 15 % du montant des dépenses retenues dans les limites de 20 000 F pour une personne seule et de 40 000 F pour un couple marié, ces limites étant majorées de 2 000 F pour le premier enfant à charge ou chacune des autres personnes à charge, de 2 500 F pour le deuxième enfant et de 3 000 F à compter du troisième (limite appréciée entre le 1er janvier 2001 et le 31 décembre 2002).

Réductions et crédits d'impôt liés à l'investissement outre-mer
Un nouveau dispositif va être mis en place à compter du 1er janvier 2001. Il est présenté en détail dans la loi de finances pour 2001 pour les professionnels.

9 - Le calcul de l'impôt

Après avoir déterminé le revenu net imposable et le quotient familial, on peut calculer le montant brut de l'impôt en utilisant le barème par tranche tel qu'il est fixé par la loi de finances pour 2001.

Tranches d'imposition des revenus de 2000 Taux
Jusqu'à 26 600 F 0 %
De 26 600 à 52 320 F 8,25 %
De 52 320 à 92 090 F 21,75 %
De 92 090 à 149 110 F 31,75 %
De 149 110 à 242 620 F 41,75 %
De 232 620 à 299 200 F 47,25 %
Au-delà de 299 200 F 53,25 %


Le barème d'imposition de 2000
Il ne faut toutefois pas oublier que l'avantage en impôt à raison du rattachement d'un enfant ne peut excéder 12 440 F par demi-part pour les revenus de 2000 (11 060 F pour 1999) pour les contribuables mariés ou veufs.En fonction de la situation familiale, le plafonnement du quotient familial joue lorsque le revenu net imposable excède certaines limites.La détermination de l'impôt à payer. Le barème universel permet de calculer facilement l'impôt brut sur le revenu dû au titre de 2000. R est le revenu imposable net, N est le nombre de parts que compte le foyer fiscal.

  Soit un contribuable marié, sans enfant à charge, ayant un revenu global familial s'élevant à 500 000 F pour l'année 2000. Le nombre de parts du foyer est de 2. Le revenu par part s'élève donc à 250 000 F. Le taux marginal de l'impôt payé par le contribuable s'établit donc à 47,25 % (5ème tranche). Le montant de l'impôt brut dû est égal à : (500 000 x 0,4725) - (46 721,80 x 2) = 236 250 F - 93 443,60 F = 142 806 F.

 

Valeur du quotient (R/N) Montant de l'impôt brut 2000
N'excédant pas 26 600 F 0
Comprise entre :   
26 600 F et 52 320 F I = (R x 0,0825) - (2 194,50 x N)
52 320 F et 92 090 F I = (R x 0,2175) - (9 257,70 x N)
92 090 F et 149 110 F I = (R x 0,3175) - (18 466,70 x N)
149 110 F et 242 620 F I = (R x 0,4175) - (33 377,70 x N)
242 620 F et 299 200 F I = (R x 0,4725) - (46 721,80 x N)
Supérieure à 299 200 F I = (R x 0,5325) - (64 673,80 x N)


Pour obtenir le montant net de l'impôt dû au titre des revenus 2000, il faut tenir compte de la décote pour les petits contribuables, des réductions d'impôt auxquelles peuvent donner droit certaines dépenses. Il faudra ajouter l'impôt sur les plus-values soumises à un taux proportionnel d'imposition (26 % avec la CSG et la CRDS). D'après la loi de finances pour 2001. La décote s'applique au contribuable dont la cotisation théorique est inférieure à 4 900 F pour 2000 (3 350 F pour 1999). La décote est égale à la différence entre 4 900 F et la moitié du montant de l'impôt.

Impositions additionnelles et imputations
Il convient d'ajuster le montant obtenu en ajoutant :
les prélèvements sociaux (2 % en 1999) sur les revenus du capital, institués depuis le 1.01.98 ; la CSG de 7,5 % et la CRDS au taux de 0,50 % sur une base élargie.
Il faudra déduire également les avoirs fiscaux, crédits d'impôts et retenues à la source. Le contribuable qui veut calculer avec précision le montant des impôts dont il sera redevable, peut se connecter sur minitel (3615 Finances) ou de préférence sur Internet